Alekhem shalom

En préambule, un aveu : je crains avoir abusivement inscrit ce blog dans la catégorie "cuisine & gastronomie", car, si par "cuisine" vous comprenez "tambouille", nous allons nous entendre malheureusement le terme "gastronomie" reste pour moi une énigme du dictionnaire.

Je m'explique : au cours des siècles (rassurez-vous, je vous la fais courte), ma famille s'est beaucoup piquée de voyages - euphémisme par lequel j'entends expulsion - en Europe et au-delà, d'où elle a rapporté nombre de recettes, de traditions culinaires et de mélanges de toutes sortes qu'il était parfois difficile de respecter à la lettre : imaginez-vous mon arrière-grand-père Ferenc réfugié au Mozambique pour échapper à la conscription en Hongrie s'essayant à reproduire la grosse bouffe roborative magyare avec de la farine de manioc et des cacahuètes écrasées!

Il nous a donc bien fallu nous adapter à ce que nous offraient nos différents pays d'accueil : ma grand-mère paternelle Netto professait par exemple que des aliments de même couleur se mariaient très bien ensemble et pouvaient se substituer les uns aux autres, quant à ma grand-mère maternelle Piri, elle clamait qu'il fallait cuisiner à la semblance et non suivant une liste trop précise d'ingrédients (la faim justifiant les moyens).

De fourchette en spatule nous avons donc élaboré une manière bien particulière de cuisiner qui consiste à étudier de très près une recette (le livre, faut respecter le livre ^^) puis constatant que nous n'avons à notre disposition à peu près rien de ce qui est requis, nous procédons par remplacement métonymique de ce qui nous manque, le résultat étant parfois stupéfiant...

Nous restent tout de même quelques éléments de base, notre "kit de survie en milieu hostile" dirait mon grand-oncle Gyorgy : raisins, amandes, citrons & miel, à décliner à l'envi.